*La photo est de Ohmega1982 sur FreeDigitalPhotos.net
Cette semaine, je vous parle de la colère, une émotion difficile à supporter à cause de son intensité et de sa haute demande en énergie. Il s’agit d’une émotion qu’on retrouve beaucoup lors d’une séparation, dans la vie de couple et dans la vie parentale.
Il faut d’abord distinguer colère et agressivité parce que la colère, en soi, est une émotion saine. L’agressivité constitue un moyen (pas très adéquat) d’exprimer sa colère.
À la base, la colère traduit un sentiment d’insatisfaction. C’est un signal d’alarme qui nous avise qu’un obstacle s’oppose à notre satisfaction et que nos désirs et nos besoins ne sont pas comblés.
La colère est toujours vécue à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose. On en veut “à” de nous “faire vivre” telle chose. Et ce « à » peut aussi faire référence à soi-même. On peut en vouloir à son ex, mais on peut également s’en vouloir.
Dans tous les cas, la colère traduit un état d’impuissance et de perte de contrôle de la situation.
Prenons un exemple banal de la vie quotidienne : Isabelle a demandé à son conjoint de baisser la musique. Ce dernier ne veut pas obtempérer. Isabelle propose donc diverses solutions qui sont toutes rejetées par son conjoint qui, lui, n’en propose aucune. Isabelle ressent de la colère.
Ici, c’est le besoin de calme d’Isabelle qui n’est pas comblé. Ayant épuisé toutes les solutions possibles, Isabelle se sent impuissante face à la situation ce qui l’amène à éprouver de la frustration face à ce besoin qui n’est pas comblé.
À cause de la non-collaboration de son conjoint, le besoin de calme d’Isabelle n’est pas comblé. Elle est en colère contre son conjoint qui constitue l’obstacle à son besoin de tranquillité.
Ce qu’Isabelle ne réalise pas, c’est qu’en éprouvant de la colère envers son conjoint, c’est comme si elle remettait son pouvoir entre les mains de celui-ci. Elle devient victime de la situation, la subit et ça l’enrage!
Qu’est-ce qu’Isabelle peut faire pour éliminer sa colère? Elle peut CHOISIR de refuser de laisser le comportement de l’autre la mettre dans cet état et trouver une solution sur laquelle elle a du pouvoir. Isabelle a finalement choisi de lâcher prise et de combler son besoin autrement.
Lorsque vous vous sentez en colère, vous pouvez appliquer les 4 étapes suivantes afin d’y voir plus clair :
- Lequel de mes besoins n’est pas comblé actuellement ?
- Quels sont les éléments qui y font obstacle?
- Parmi les éléments cités à la question 2, quels sont les éléments sur lesquels j’ai du pouvoir?
- Présentez la situation qui est l’objet de votre colère sous un angle qui vous permet d’augmenter votre pouvoir.
Suite à la lecture de cet article, je vous invite à me transmettre vos commentaires et questions. Il me fera plaisir d’y répondre.
Bonjour,
Je réagis (un peu tardivement) sur ce post sur la colère. Je suis mariée depuis plus de 10 ans à un conjoint de plus en plus colérique et verbalement violent. Sans entrer dans le détail, j’ai d’abord eu une étape de sidération, puis de révolte qui s’est hélas transformée en longue dépression. J’en sors depuis quelques mois et recommence, pour la première fois depuis longtemps, à me projeter dans le temps et à considérer l’avenir autrement que comment le prolongement de ce qui a été.
Bref une question sur la colère: il y a tout plein de posts, blogs etc. qui expliquent aux personnes qui subissent la colère d’autrui comment en gérer ou en minimiser les effets néfastes (ne pas jeter de l’huile sur le feu mais ne pas se laisser écraser, réagir en adulte par un dialogue a posteriori quand le moment s’y prète …). Tout cela fait du sens ‘en théorie’ mais dans la pratique il me semble que:
– les personnes colériques, justement parce qu’elles le sont, ne réagissent pas toujours positivement lorsque l’on met en place ces tactiques -> on est en plein cercle vicieux
– ce ne sont que des tactiques qui finalement permettent aux colériques de faire gérer leurs émotions par leur entourage car ils ne peuvent ou ne veulent pas le faire en eux-mêmes -> mais cela met une charge émotionnelle folle sur l’entourage qui doit gérer ses propres émotions en même temps que les blessures engendrées par la colère
J’arrive au point où je me demande si les personnes colériques peuvent véritablement vivre en société sans le faire au détriment des personnes qui les entourent ….
Qu’en pensez-vous?
Salut,
moi aussi mon ex m’a quittée il y a 3 semaines; Une des raison était que j”etais tout le temps en colere contre elle. Elle a voulu rester amie car on est meilleur ami est on s’adore. Mais meme en ce moment je suis toujours en colere contre elle pour la moindre des choses. Je l’aime terriblement, je ne veux pas la perdre, mais ma colere provoque des disputes et nous éloigne; Je ne comprends pas d’ou elle vient; Je ne veux pas la perdre elle est tout pour moi. Que dois je faire pour ne plus etre en colere contre elle ?
Cher Jeff,
Premièrement, je vous remercie de m’avoir envoyé ce message. Il reflète une grande preuve de confiance de votre part, et j’en suis touchée.
J’ai envie de vous dire… Chaque fois que vous êtes en colère, faites un pas en arrière pour regarder l’ensemble de la situation, et posez-vous la question suivante : « Quel est mon besoin qui n’est pas comblé en ce moment??» Au début, le tout risque d’être difficile; aussi, soyez indulgent envers vous-même. Mais je vous promets qu’à la longue, ce simple exercice saura porter fruit, et que vous saurez trouver des réponses à vos questions.
Je vous souhaite la meilleure des chances!
Bonjour, mon ex m’a quitté il y a un peu plus d’un mois, je l’ai recontacté ce matin pour une question sur sa fille (j’ai vécu 3 ans avec elle et ses 2 enfants) et elle est toujours en colère contre moi mon immobilisme et ma passivité, pourtant je faisais de mon mieux avec ses enfants que je gardais quand mon ex était en déplacement (son ex mari travaille hors de notre région), je n’ai rien fait de grave pour qu’elle me quitte, pas de trahison. Mon ex à eu une enfance très difficile mais aujourd’hui je ne comprends pas cette colère contre moi.
Merci de votre aide.
Bonjour Olivier, j’aimerais pouvoir vous éclairer, mais j’ai très peu d’éléments. À tout le moins, je peux vous lancer cette piste… Il semble que les véritables besoins de votre conjointe n’étaient pas comblés par la relation. Vous avez peut-être présumé à tort de ce dont elle avait besoin… Si le dialogue est encore possible entre vous, peut-être pourriez-vous essayer d’en savoir davantage… Mais il est également possible qu’elle ne le sache pas elle-même.