Avez-vous parfois le sentiment que les autres ne comprennent pas ce que vous vivez ou qu’ils n’écoutent pas vraiment ce que vous leur dites? Peut-être n’êtes-vous pas écoutée comme vous le souhaiteriez?
L’écoute, la vraie, est une denrée rare qu’on ne retrouve pas à tous les coins de rue. Pourtant, lorsque l’on vit une épreuve telle qu’une rupture amoureuse, il s’agit de l’un de nos plus grands besoins.
Plusieurs types d’écoute ne sont pas appropriés pour vous aider à aller de l’avant.
#1 L’écoute avec un parti pris
Prenons l’exemple suivant : vous êtes remplie de colère envers votre ex qui vous a quittée pour une autre. Parler de ce que vous vivez vous fait du bien et surtout, lorsque la personne qui vous écoute est scandalisée de la façon dont votre ex vous a traitée et est d’accord avec vous : « C’est vraiment un chien sale. »
Au début, cette forme d’écoute vous fait le plus grand bien. À travers elle, vous vous sentez soutenue, comprise, appuyée. Que tout le monde soit d’accord avec vous sur le fait que votre ex est vraiment un chien sale vous procure une certaine satisfaction.
Cependant, sans vous en rendre compte, vous vous positionnez ainsi en victime. Il est vrai, la victime attire la sympathie des gens. Par contre, une victime, c’est quelqu’un qui n’a pas de pouvoir, qui est impuissante face aux événements qui lui arrivent.
Ce type d’écoute vous garde prisonnière de votre cercle vicieux et ne vous aide aucunement à vous propulser vers l’avant. Vous accumulez la rancune et la frustration au lieu de vous en libérer.
#2 L’écoute diagnostic
Après avoir entendu votre histoire, vos proches y vont de leurs théories : « tu es trop exigeante; tu devrais chercher un gars plus vieux capable d’assumer ton caractère fort; tu n’aurais pas dû dévoiler tes sentiments envers lui si rapidement; j’ai toujours su que ce n’était pas un gars pour toi; tu es peut-être dépendante affective, etc, etc. Bref, tout le monde voit ce que visiblement vous n’êtes pas capable de voir.
Cette forme d’écoute comporte des avantages et des inconvénients. Il est vrai que lorsque l’on a le nez collé au mur, il est difficile de faire preuve de recul. Les proches, eux, avec un meilleur recul, peuvent observer, il est vrai, des choses qui vous échappent. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que leurs observations peuvent être biaisées : d’une part, ils ne détiennent peut-être pas toute l’information pour poser un jugement adéquat; d’autre part, ils fondent bien souvent leurs recommandations sur leur propre expérience de vie et il est possible qu’elles ne soient pas adaptées à votre contexte à vous.
Leurs observations pouvant vous mener sur une fausse piste, il n’y a rien de mieux qu’une vraie introspection ou remise en question pour trouver les réponses à vos questions.
#3 L’écoute solutions
Vos proches veulent votre bien, c’est sûr. Certains se sentent impuissants face à ce que vous vivez. Ils voudraient tellement pouvoir vous aider. Ils ne réalisent pas que juste en vous écoutant, ils contribuent à votre mieux être.
C’est pourquoi parfois, ils vous abreuvent de conseils et de solutions de toutes sortes.
L’effet pervers de cette forme d’écoute, c’est que souvent ces solutions n’étant pas pertinentes ou adaptées à votre contexte, vous en venez à croire qu’il n’existe pas de solution à votre problème.
Au contraire, il en existe plusieurs et elles se trouvent en vous. Avec le recul, vous serez de plus en plus capable de les faire surgir.
#4 L’écoute rebond
Cette forme d’écoute est courante chez les gens qui ne savent pas écouter. Vous commencez à raconter votre histoire et la personne à qui vous la racontez vous interrompt pour vous dire qu’elle-même a déjà vécu telle situation ou pire, qu’elle connaît quelqu’un à qui s’est arrivé. L’autre ramène à elle chacun de vos propos.
Trop souvent, se cache derrière cette façon d’écouter un grand besoin (souvent inconscient) de reconnaissance, d’attirer l’attention sur soi. Pour la personne qui désire être écoutée, il peut-être fort irritant d’être constamment interrompue et cela l’amène à se taire tout simplement.
Il y a des situations où il peut être intéressant de faire des parallèles entre sa vie et celle de l’autre. Par exemple, cela peut permettre d’envisager la situation vécue sous un autre angle. Tout dépend de l’intention de départ.
Quand il est question d’écoute, le proverbe : « Tourner sa langue sept fois avant de parler » prend tout son sens. On devrait toujours se demander avant d’intervenir dans quelle intention on le fait et se questionner sur la pertinence de notre intervention.
L’écoute empathique
Ceci étant dit, si vous vivez présentement des moments difficiles, je vous invite à rechercher cette forme d’écoute qu’on appelle l’écoute empathique.
Tout d’abord, l’empathie, c’est être capable de ressentir ce que l’autre ressent sans s’approprier la charge émotionnelle. Prenons l’exemple de l’ex « chien sale ». Je peux soutenir mon amie, être capable de ressentir ce qu’elle ressent sans trouver que son ex est un chien sale. Je ne m’approprie pas la rancœur de mon amie, mais je suis capable de la ressentir.
De plus, une personne capable d’écouter est d’abord et avant tout une personne capable de se taire. Lorsque vous lui parlez, vous avez toute son attention. Elle écoute vraiment ce que vous lui dites et n’est pas en train de penser à sa prochaine intervention ou de penser à autre chose..
Cette personne est aussi capable de mettre ses problèmes personnels de côté pour vous dédier toute son attention. Elle est présente.
Elle évite également de vous donner des conseils non sollicités, de trouver la solution à votre problème ou de trouver les causes de votre souffrance.
Et bien sûr, elle s’abstient de vous juger.
Cette forme d’écoute, bien que rare, existe. Peut-être apporterez-vous, vous-même, des changements à votre façon d’écouter suite à la lecture de cet article.
Mais pour l’instant, si vous avez besoin d’être écoutée et que personne dans votre environnement n’est en mesure de vous l’offrir, n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel, vers un groupe d’entraide ou vers une ligne d’écoute téléphonique.
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