8 février 2024

Frissons, adrénaline et invitée surprise: l’aventure commence!

L’excitation était à son comble lorsque James et moi avons posé nos premiers pas sur l’Appalachian Trail, fins prêts à entreprendre le défi du Calendar Year Triple Crown. Ces trois premiers jours symbolisaient le début d’une aventure épique pour James et une mission de soutien pour moi. Ce départ commun se voulait un symbole de notre engagement et de notre soutien mutuel dans cette aventure grandiose.

Ensemble dans le froid

Dans nos esprits canadiens habitués aux hivers rigoureux, la Géorgie évoquait des images de chaleur. Quelle n’a pas été notre surprise lorsque, dès notre arrivée au sommet de Springer Mountain (le point de départ de l’Appalachian Trail) le froid et le vent nous ont accueillis avec une intensité qui a vite fait de balayer nos illusions. La réalité nous a rattrapés : ici aussi, l’hiver savait mordre et la Géorgie n’était pas l’oasis de chaleur que nous avions naïvement imaginée.

Les premières nuits furent une épreuve alors que le mercure était près du 0°C (32°F). On était bien contents d’avoir emporté notre sac de couchage double pour affronter le froid ensemble (on a un peu d’expérience quand même!). Les abris à trois côtés, bien que supposément utiles pour bloquer la pluie et le vent, se révélaient parfois être de véritables passoires à courants d’air, surtout celui où le vent passait à travers les fentes du plancher.

C’est dans ce contexte glacial qu’une visiteuse inattendue a choisi de faire son apparition. Une petite souris curieuse a décidé que ma tête était l’endroit parfait pour explorer en pleine nuit. Après tout, j’aurais dû m’y attendre, car c’est la troisième fois que ces charmantes petites bêtes semblent confondre ma tignasse rousse avec un terrain de jeu.

Blood Mountain : enfin une vue qui a de l’allure

De plus, au début, rien sur la trail ne pouvait vraiment se mesurer aux paysages des Rocheuses canadiennes auxquels on était habitués. Mais en arrivant à Blood Mountain le troisième jour, on a eu droit au panorama des montagnes à perte de vue. C’était joli, sans être extraordinaire, mais ça faisait du bien de voir quelque chose de différent et ça rendait la marche un peu plus agréable. D’ailleurs, le sommet rocheux de Blood Mountain (4?458 ft /1 359 m) est vraiment charmant avec sa végétation et son refuge en pierre. C’est probablement la plus belle randonnée d’un jour sur l’AT en Georgie.

Ce froid qui fait douter

Ensuite chaque matin glacial nous rappelait l’ampleur du défi. C’était vraiment difficile de sortir du sac de couchage. James commençait à remettre en question sa décision. Le froid le faisait douter et le doute s’insinuait dans son esprit. Était-ce vraiment la bonne décision de partir pour l’Appalachian Trail à ce moment de l’année, surtout en sachant que plus nous allions monter vers le nord, plus les températures baisseraient ?

Cependant, au cinquième jour, la hausse des températures a marqué un tournant. Une journée chaude et ensoleillée a dissipé ses doutes. Il s’est senti de nouveau dans une bonne vibe, confiant de relever son défi.

En passant, James est le 50e randonneur à commencer l’AT cette année. Ça veut dire qu’il y a quand même 49 personnes encore plus courageuses (ou plus folles) que lui!!

Plus sérieusement, cette expérience démontre une leçon simple mais puissante : face à l’adversité et aux moments où l’on se sent misérable à cause des conditions météo, il est facile de penser que la situation ne s’améliorera pas. Mais la réalité, c’est que le soleil revient toujours, et avec lui, la confiance et le positivisme. C’est comme dans la vie, les moments difficiles, tout comme les nuages, finissent par passer. Ils ne sont pas éternels, et derrière eux, le ciel bleu attend patiemment de se dévoiler à nouveau.

Les avantages de se lancer au cœur de l’hiver

Ceci dit, il y a néanmoins un avantage notable pour James de commencer si tôt en saison, c’est la solitude sur la trail qu’il apprécie totalement. Pour lui, la solitude est synonyme de liberté – la liberté de s’engager pleinement dans l’expérience, d’être en présence avec soi-même, et de marcher à son propre rythme, en harmonie avec la nature. Et chaque rare personne rencontrée constitue un moment spécial.

En conclusion, les premiers jours sur l’AT ont été une épreuve de résilience face au froid et une célébration de notre engagement commun. Ils ont posé les bases d’une aventure qui se révèle être autant un voyage intérieur qu’extérieur. Pour James, chaque pas est un pas vers la réalisation de son rêve. Pour moi, c’est l’opportunité de soutenir l’homme que j’aime dans sa quête, tout en partageant avec lui, à ma manière, les joies et les peines de ce parcours exceptionnel.